Oulad Hriz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Carte de la Chaouia historique

Les Oulad Hriz (en arabe: أولاد حريز) ou Ouled Hriz constituent une tribu arabe marocaine, faisant traditionnellement partie de la confédération tribale des Chaouia.

Les Ouled Hriz sont une tribu arabe dont les origines remontent aux migrations arabes anciennes dans la région du Maghreb. Ils sont considérés comme faisant partie des Arabes Hilaliens (Appartenant au Peuple Jochem) mais également, variant entre Banu Sulaym (selon les fractions). De vastes confédération tribale arabe qui ont migré vers l'ouest depuis la péninsule arabique. Lors de la migration dans la Chaouia, des mélanges se passèrent, donnait naissance à un mélange entre Sanhadja, Chleuhs et Arabes. Aujourd'hui, la culture arabe maghrébine prédomine.

Histoire et Origines[modifier | modifier le code]

Les Ouled Hriz ont historiquement été associés à des modes de vie nomades, élevant des troupeaux de chameaux, de moutons et de chèvres dans les vastes espaces désertiques et semi-désertiques de la région fertile de la Chaouia le "Sahel". Leur mode de vie pastoral les a souvent conduits à parcourir de grandes distances à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux, ce qui a influencé leur culture, leurs traditions et leur organisation sociale. Ils sont reconnu pour leur capacité militaire notamment dans la cavalerie et la maîtrise des sciences religieuses.

La tribu des Oulad Hriz se divisent en 3 groupements : Oulâd Yaq’oub, Oulâd Yoûsef et Oulâd Djâber. Individuellement, elles disposent de clans distinctes des autres. Il existe un dernier groupement, les Chourefa ou Mourabitînes. Pour leurs origines, les Oulâd Djâber sont apparentés aux Jochem. Puis, plus tard, entre 1795 et 1822, sous le règne de Slimane ben Mohammed, un autre groupe, les Oulâd Sidi Djilâli El-Amiri, à l’époque appartenant aux Béni Amer du Tadla, vint s’installer à côté des deux autres. Il fut suivi, à court intervalle, vers 1830, par Abderrahmane ben Hicham, avec un contingent de Chleuhs, représenté par les Habbacha et que d’autres Chleuhs ont fortement grossi depuis lors. Les Oulâd Ya’qoùb reconnaissent pour ancêtres les Oulâd Qâsem, tandis que les Oulâd Yousef, des arabes également Jochem. Selon les récits locaux, un lien de fraternité s'est forgé entre les Oulad Ziane, les Ouled 'Ali et les Mdakra. Ce lien a été établi lors des conflits locaux, et par un soutien mutuel basé sur la fraternité entre les tribus voisines arabes. Ce lien de fraternité a été renforcé par les mariages intertribaux, qui ont non seulement scellé des alliances politiques mais ont également contribué à tisser des liens familiaux entre les clans.

En 1912, la superficie de la tribu s'est étendu sur 120 000 hectares, dont plus de 50 000 hectares cultivés. Les Ouled Hriz furent à l'origine de l’insurrection de Casablanca de 1907. Au sein de la Chaouia, les cavaliers Oulad Hriz et guerriers tribales massacrent les ressortissants européens ainsi que juifs. Dans les quartiers juifs de Casablanca, avec leurs partenaires arabes, les Oulad Ziane, les juifs sont traqués, capturés, décapités ou égorgés à même la rue. Cet horreur forcera les autorités du Sultan à réagir mais, sans conséquences. Le caïd Hajj Hammou issue de la tribu Oulad Hriz lança un appel au djihad pour chasser les Français de leur pays. Les Chaouia réussirent à prendre le contrôle de la ville pour s'opposer à la colonisation française. Après plusieurs affrontements qui firent plusieurs morts côté français, ils subirent plusieurs pertes à la suite du bombardement de Casablanca de 1907[1], ce qui déclencha la troisième guerre du Maroc.

El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou, qui avait aspiré à succéder à la famille de Berrechid en tant que chef des Oulad Hriz mais en avait été évincé, a sollicité du Sultan le poste de pacha de Casablanca. Cependant, Bou Beker ben Zid, le candidat préféré de Abdelaziz ben Hassan, a été désigné à sa place. Mécontent d'avoir été écarté par le Makhzen, Hajj Hammou a fomenté des troubles dans toute la région des Chaouia. Après avoir incité les Oulad Hriz contre leur propre chef, il a réussi, avec l'aide de Bou ‘Azzouz, à mobiliser les contingents des tribus vers Casablanca et à organiser le pillage du Mellah. Son objectif était de démontrer au Sultan l'incapacité de Si Bou Beker ben Zid, afin de le destituer et de prendre sa place.

Comme on le sait, après la campagne préliminaire du général Drude, son successeur, le général Amade, a activement engagé des opérations contre les tribus des Chaouia. Après la prise des Qasbas de Fedhala et de Bou Zniqa, l'attention du général s'est portée sur la mehalla envoyée par Moulay Hafid chez les Chaouia, sous le commandement de son neveu Moulay Rechid. Après la prise de Médiouna (Maroc), cette mehalla s'est repliée sur Settat. Les troupes sont arrivées à Berrechid le 13 janvier 1908, où de nombreux notables de la tribu des Oulad Hriz se sont présentés au général, assurant de leurs intentions pacifiques, sous la conduite de leur chef Mohammed ben ‘Abd Es-Salâm Ber Rechid, revenu récemment de Fès. La qasba des Berrechid, dévastée par le fils d'El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou, n'était plus que ruines.

El-Hâdj Mohammed Ould El-Hâdj Hammou s'était réfugié dans sa propre qasba, à 4 km de Berrechid. Il fut encerclé le lendemain par la cavalerie et fait prisonnier. Traduit en conseil de guerre à Casablanca avec El-Hadj Haousin et El-Hadj Slimân ben Douh, tous deux des Oulad Ziane, également accusés d'être impliqués dans les massacres de Casablanca, il fut condamné à la détention perpétuelle. Berrechid reçut alors une garnison comme poste avancé. C'est de là que la colonne du Tirs, sous les ordres du colonel Boutegourd, livra le dur combat du 2 février à Dar Qribat. Deux jours plus tard, bien que renforcée par la colonne du littoral, elle dut repousser une attaque de bandes ennemies venues de la direction de Settat au bivouac de Zaouiat El-Mekki. Après divers combats, la paix parfaite règne à Berrechid, facilitant les efforts de civilisation et d'organisation entrepris par les administrateurs habiles.

Coutumes et Identité traditionnelle[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Tribu Oulad Hriz

Les coutumes familiales des Oulad Hriz sont similaires à celles des autochtones d'autres tribus. Il y a un respect marqué de l'autorité du chef de famille ; les hommes prennent leurs repas séparément des femmes, et les enfants restent avec leurs parents jusqu'à leur mariage, où les frais sont entièrement pris en charge par le père. Chaque mariage est accompagné d'un contrat établi par le juge local, et de grandes festivités marquent l'événement. Il est coutumier que tous les invités fassent un don au père de la mariée. La Polygamie est assez répandue parmi les Oulad Hriz.

Les héritages sont réglés selon la loi musulmane, avec peu d'enchères, et les membres d'une même famille vivent souvent en communauté sur les biens laissés par leurs ancêtres. L'hospitalité est généreuse, avec des refuges appelés "djama‘" dans chaque village où les voyageurs musulmans peuvent trouver nourriture et abri, et où offrir un plat est un honneur si l'hôte est important.

La nourriture des Oulad Hriz est généralement abondante ; les pauvres se nourrissent de galettes, de couscous de blé (taâm) et d'orge (seikouk), tandis que la viande est facilement accessible sur les marchés locaux à un prix abordable pour tous. Les riches jouissent d'une cuisine plus raffinée, avec une variété de plats et de pâtisseries. Que ce soit riche ou pauvre, le thé et le sucre sont des éléments de consommation courante.

Le territoire riche en agriculture de la tribu, pourrait être en paix absolue. Mais dans cette région souvent livrée à l'anarchie, aucune autorité n'est respectée sans le soutien de la force. Chaque propriétaire aisé a donc établi son propre domaine, entouré de groupes plus ou moins importants selon son influence et sa richesse. Ces chefs habitent généralement des maisons fortifiées, avec bastions et fossés, où ils se retranchent avec leurs familles et leurs biens en cas de conflit entre individus ou factions. Dans la campagne, on trouve également de nombreux retranchements appelés "got’a", des quadrilatères entourés de larges fossés servant de refuge aux villages en cas d'attaque. Pendant la période de la Siba, les luttes internes entre les fractions des Oulad Hriz étaient fréquentes. Par exemple, les Oulad Ya‘qoûb se sont battus à deux reprises contre les Oulad Yousef, tandis que les combats entre ces deux fractions alliées contre les Oulad Djâber étaient courants. Malgré cela, les trois fractions s'unissaient souvent contre les tribus voisines. Autrefois, lorsque le Sultan exerçait une autorité forte, les Oulad Hriz fournissaient un contingent de soldats, généralement de 100 à 200 de cavaliers expérimentées, avec chaque fraction désignant ses hommes et fournissant un soutien financier pour leurs familles en leur absence. Ces soldats étaient placés sous les ordres d'un Caïd, souvent un parent du chef, et étaient employés à diverses tâches, notamment la police, les escortes et les expéditions contre les tribus rebelles, pour des périodes d'environ six mois. Cependant, depuis la période de la Siba (Maroc), les Oulad Hriz ont cessé de fournir ces contingents.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Casablanca, mon amour: Il y a 100 ans, le bombardement… Par Mouna Hachim, écrivain-chercheur », L'Economiste,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mission Scientifique du Maroc (coll.), Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa, Ed. E. Leroux (Paris), 1915
  • H. G. Conjeaud, Histoire militaire de la Chaouia depuis 1894, Casablanca, Les Ed. du Moghreb [ 1938 ] ; in-12 (219 pp.)